Il faut paraître. L’être demeure projet, il est en coulisse. Peuple magnifique qui s’exalte et joue sa destinée plus qu’il ne le veut; peuple sans philosophie qui n’a de poids que les boulets attachés à ses pieds.
Toussaint 3
A l’heure où les enfants défilent dans Agrabuey déguisés en monstres, il pleuvait des cordes. La plupart des parents découragés, le cortège était maigre. Deux petites filles et leur frère ont tapé à ma porte. J’ai donné une plaque de chocolat en précisant “de Suiza”. Le garçon a fouillé dans sa poche et m’a remis un “chuche” (une gomme multicolore”): pour toi!
Toussaint 2
Dimanche furtif. Promeneurs, voisins, familles, passage, conversations, enfants dans la rue. Sorti dans le jardin pour la séances d’haltères, rentré dans la bibliothèque pour pédaler sur le statique, ressorti à l’heure de la sieste pour les poubelles, rentré à l’heure de l’apéritif pour visionner un combat de MMA, cuisiné, dîné, écouté de la musique, cela en circulant selon des angles inhabituels à travers la pièce principale de la maison afin de n’être pas vu depuis la rue. Le soir, après que la dernière voiture a démarré, je suis allé sur le seuil. Le paysan était là. “Il sont partis?”.