Cent à cent-cinquante métisses protégés par des parapluies attendent sous un soleil brûlant devant le Palacio de Bellas Artes. Une employée du musée énumère dans un porte-voix les conditions de sécurité: consigne des sacs, temps limité, groupes restreints, distance, etc. Le succès des impressionnistes, même à l’autre bout du monde. Mais peut-être ont-ils raison. Je suis aller visiter le musée d’art moderne de Chapultepec (peintres mexicains): rien que des croûtes.
Plaza
Retour dans le D.F, quartier Revolución. Trop fatigué à l’aller pour profiter, je me rattrape, je marche des heures dans les rues (de Chapultepec à Allende) et me délecte des merveilles locales. Dès le lendemain j’ai mes repères: échoppe de jus qui fabrique des “vampiros” (carotte, carotte rouge, céleri, ananas), Kiosquito où l’on mange le meilleur Guacamole d’Hidalgo, gargote a tacos qui sert des “caguamas” (bière en bouteille de 1,120 cl).
Vivent dans un rêve
Dans le kiosque, ce couple d’hommes que je n’ai pas revu depuis vingt ans, à qui je dis: “cela va faire vingt ans, depuis le rêve précédent (je suis en train de rêver) et vous êtes toujours là! Il est vrai que vous avez vieilli”.
-Encore quelques années de travail et ce sera fini, mais on a aussi fait des progrès. Regarde derrière toi la Mercedes!
Je jette un œil par-dessus l’épaule de mon interlocuteur et vois sur un parking une Mercedes.
Je me réveille.
Je me rendors.
Même kiosque et même couple mais cette fois toute la scène au ralenti: elle présente les événements qui ont eu lieu juste après mon premier rêve, lorsque je rencontrais pour la première fois le couple du kiosque et il s’agit d’un crime, le crime qui a conduit mes deux interlocuteurs en prison et qui montre ce qui s’est produit entre nos deux rencontres.
Vanga 2
LM repart pour Santa Marta. Je loue dans un hôtel populaire derrière la cantine des chauffeurs de bus. Fenêtres sur couloir, chaleur suffocante. Pour se divertir, le jeune réceptionniste envoie pendant des heures une balle contre le mur, pendant des heures je me demande ce qui peut bien faire ce bruit.
Vanga
Sur la plage bondée, nous sommes dimanche, véritable spectacle , baigneurs et indigents, pêcheurs, colporteurs, et musique, partout de la musique et des danses. J’attends LM qui poursuit je ne sais quelles discussion décisives pour l’avenir de son terrain situé en partie haute de la commune. Il en revient épuisé, content, nerveux, sauf qu’il m’en parle depuis le début de la semaine matin et soir (sans me donner pour autant les clefs du problème) et que j’en entends vanter les mérites depuis bientôt dix ans, donc maintenant que nous sommes rendus, je demande à voir. Nous grimpons au-dessus de la plage. Terrain de deux mille mètres sur le côté d’un hôtel de taille moyenne, vue dégagée sur la mer mais socle rocheux, en forte pente, exigeant un travail à la dynamite. LM a planté et peint un gros panneau de bois : « ce terrain est à LM, il n’est pas à vendre, pas à louer, il est à moi ».
Hors-murs
Trente jours en ville. Je trouve une location de tentes de camping dans un palmeraie du parc Tayrona. LM aimerait que je descende en ville, je reste sous ma tente. Soirée à l’ampoule avec d’aimables français (qui se gardent de parler de la France) et une famille fribourgeoise qui vit en basse-ville, connaît les gens que je connais, revient du Pérou, du Honduras, a débuté son voyage sur des vélos couchés, le long du Danube, avec les trois enfants.