“Who the fuck are you?”
Ls.
Caché à Lausanne, dans l’arrière-boutique. Chaud dedans, dehors et devant. Nourriture de cosmonaute prise au supermarché de l’autre côté de la rue. Mal de ventre. A la pause de midi, en rasant les murs, la poste où je tire de l’argent puis chez mon ami arabe qui me distribue des billets européens (meilleur cours depuis trois ans). Lui, au fond de son aquarium sécurisé, moi le pied sur le conduit souple d’air frais, à m’éponger, à compter. Nous parlons embouteillages, aéroport, vacances, nous parlons. Retour par les souterrains de la gare où j’obtiens une bouteille d’eau publicitaire puis un thé glacé publicitaire, et enfin, sur le boulevard de Grancy, une boisson isotonique publicitaire et, après bavardage avec la gamine en jupe marketing, un accès gratuit pour un jour d’entraînement au club de fitness. Au lieu de quoi, je rentre dans l’arrière-boutique et regarde en caleçons, des courses de voiture sur vidéo tandis que Gala élabore un programme compliqué de trois jours en cherchant à quel moment elle pourra se laver les cheveux.
Retour 2
Passé Stresa, étranges vallées alpines de la proche Italie. Monts verts hérissés de forêts. Ils terrassent les villes, en font de gros villages à l’aspect revêche. Puis le tunnel du Simplon et l’émerveillement justifié des visiteurs nippons et chinois qui monte en puissance au débouché de la vallée du Rhône: le lieu est unique. Un siège plus loin, un jeune Allemand commente:
- C’est le plus bel endroit de Suisse.
Retour
Constaté avec amertume qu’il n’y avait, vu du train, aucun paysage entre Florence et Milan. Le plateau est chargé de constructions monolithes défendues par des rideaux de végétation spontanée. Un espace s’ouvre: ce sont des cultures raisonnées. Pendant le voyage, j’évoquais pour Gala la distance couverte à vélo, en 1991, au départ du squat des Eaux-Vives, en direction de Damas. “Je déroulais mon sac de couchage dans des granges abandonnées mais, plus d’une fois, de petits propriétaires, montés dans des Mercedes, armés de chiens, venaient me débusquer.” J’ajoutais: “Il est vrai que l’on mangeait très bien, et j’ai le souvenir d’avoir atteint un village à la fin d’une partie de chasse: on m’a offert le vin blanc et le bretzel”.
Se sauver
Quand aura-t-on le courage d’agir avec raison pour déclarer qu’aucun Africain, aucun Arabe ni aucun musulman n’a sa place dans les pays blancs? Ces gens ont des pays. Ces pays sont vastes et riches. Ces gens ont bouté hors de leurs territoires, par une violence fondée sur la racisme, l’occupant colonial: réaction belliqueuse et justifiée — je cautionne. Ainsi, répétons-nous: ces gens ne peuvent rien apporter à nos pays blancs, facteur éminent et unique de civilisation, que le malheur et la misère qu’ils organisent si bien chez eux avant de fuir, lamentables et lâches, pour prétendre hypocritement au partage de nos réussites.