Existez encore un peu (bande de cons!).
Honte
Aux écrivains qui participent au Salon du livre en ligne. Qu’ils n’écrivent plus jamais, rien, puisqu’il n’osent pas dire, pas contester, pas sortir d’eux-mêmes, puisqu’ils ne savent que baisser la tête pour recevoir le licou et jugent pouvoir être et devenir, et être entendus dans les conditions actuelles, c’est à dire futures. Honte!
Agrabuey
Belle pluie, fine et grise, et rare. Les oiseaux font d’autres chants, le bétail se serre contre les arbres. Pour parler quelques minutes dans la journée, je guette les voisins à travers la lucarne. Non pas que je me sente seul, mais il faut parler de la pluie. Dans l’après-midi, je vais remplir un verre d’eau à la fontaine, revient mouillé, ne me sèche pas, renoue avec mes corrections, cuit une morue sur des lentilles, écoute Capra (enfin un groupe extrême et violent comme j’en espère toute l’année) et glisse à grand peine un tapis sous mon lit double de 60 kilos constatant qu’en ces chantiers, depuis toujours, j’ai deux bras là où il en faudrait quatre voire six.