-Bonjour Michael! “Mon nom est Jean”. ‑Jean? Eh bien Jean, désormais vous serez Michael. Mon nom est Marc, même si ce n’est pas mon vrai nom. Vous comprenez? Jean, avez-vous compris? Je commande. C’est moi qui commande. Moi, Marc. Voilà ce qu’il faut comprendre. Maintenant si je m’adresse à vous Michael, c’est que j’ai besoin d’une pièce. “Laquelle?”. ‑La pièce manquante. “La…? Mais encore?”. ‑Mais encore, mais encore! Quoi, mais encore? Jean, nous sommes dans un magasin, vous êtes le magasinier, je suis le client! Vous demandez quelle pièce? Je répète: LA pièce manquante. Compris? Allons, servez ce client et revenez me voir! Je sais Jean… il faudra du temps pour trouvez la pièce manquante, mais croyez-moi Jean, vous la trouverez!
Juin
Sans consulter les données techniques de la course, je m’inscris hier à l’une des compétitions de vélo amateur les plus dures d’Espagne la Quebrantahuesos (Brise-os). Je croyais me souvenir qu’elle comptait quelque 140 kilomètres. Or, ce sont 200 kilomètres et trois mil cinq cent mètres de dénivelé. Quelle que soit la préparation, vient un moment où la douleur à l’effort fait basculer du sport dans la guerre (vers le 150ème kilomètre).
Rêve
La femme avec laquelle je viens de passer la nuit ce matin est double. Elle apparaît ici et là. L’une a le caractère perfide, l’autre le caractère joyeux. Mais il y a plus urgent, partir pour Budapest en train. Dans la file qui mène au guichet, trop de monde. Je gagne des places et me poste devant un comptoir de nourriture. “Un billet pour Budapest!”. Le cuisinier me répond: “il n’est servi qu’avec le goulash au riz”. Je commande le plat. Lorsque la louche du cuisinier s’enfonce dans la montagne de riz, je fais : “pas de riz sans ananas?”. “Non, répond l’homme, ici les étudiant aiment l’ananas”. Le billet de train en main, je jette le goulash et monte dans ma voiture. Roule en direction des montagnes, entre dans un tunnel. La piste sur laquelle je conduis est surmontée de panneaux “sens interdit”. Je freine. Un autre véhicule me précède. J’accélère, je le suis. Au débouché du tunnel, je me trouve en altitude vêtu d’une combinaison spatiale. Sur la gauche, une mosquée. Sa tour a été transformée en fusée. J’explore le lieu. Il est entouré de précipices. Or, il y a de la neige au sol. Monté sur skis, le vide m’attire, je risque la chute. Je déchausse, cache les lattes sous un buisson, comprends alors que je suis prisonnier et me résigne à la visite des monuments de la montagne : la tour-fusée, la basilique magyare, le musée des soldats morts.
Cryptomonnaie
“Dans son court Traité des monnaies, Nicolas Oresme, l’évêque de Lisieux, protestant contre la théorie souvent exprimée selon laquelle la monnaie était le fait du prince, affirmait au contraire qu’elle était le bien du peuple dont elle représentait le travail et appartenait à la ‘communauté’ au bénéfice de laquelle elle devait être ‘forgée’ ”. Du bon usage de la guerre civile en France, Jacques Marseille.
Procès 3
Ne pas dire de quoi il retourne en l’affaire quand on tient le rôle de l’accusé. Si séance de tribunal il y a c’est que les versions des parties à l’incident diffèrent. Il est donc possible que vous soyez dans votre tort. Coupable de ce dont on vous accuse. Or cette possibilité, dans l’esprit d’autrui — et d’abord des gens qui ont pris le parti de la confiance — a vite fait de prendre le pas sur son contraire. De là que vous serez toujours, si vous trahissez le contenu de l’accusation, objet de doute.