Port-Lauragais

Blo­qué sur le périphérique de Toulouse. Cette vie au ralen­ti, enfer­mée dans les cock­pits, le brouil­lard de l’e­sprit, la pluie grise, l’amol­lisse­ment de la volon­té. Sort com­mun. Expéri­ence passée que je redé­cou­vre. Enfin je me dégage. Mais pren­dre la direc­tion de Mont­pel­li­er, à l’ap­proche de la nuit, ne me plaît pas. Il manque sur ce par­cours des aires d’au­toroute que j’au­rais repérées, qui seraient sûres. Pas tant qu’elles soient à crain­dre, mais le som­meil est dif­fi­cile quand les incon­nus tour­nent autour du van, les camions cir­cu­lent, les moteurs gron­dent, les voix réson­nent. Le soleil n’est pas couché, je me gare devant le bassin aux pénich­es de Port-Laura­gais. Ma place est libre. Aucun touristes. Des Litu­aniens, Roumains, Bul­gares, leurs semi-remorques. Avant la fin de la nuit, je suis au point de ren­con­tre Bon­jour, face aux machines à café. Les routiers atten­dent pour la douche, les néons éclairent les sand­wichs, les choco­lats, les livres de cartes. Bour­don­nement réguli­er, tran­sit oblig­a­toire, gestes mous, ambiance de navette spatiale.