Matin

Prom­e­nade dans le quarti­er de l’Alame­da en pas­sant par Hidal­go. Sur le Zóca­lo bouclé par la police, pré­parat­ifs pour une recon­sti­tu­tion his­torique « la con­quête de Tenochti­t­lan par Cortés ». Der­rière les bar­rières, des indi­ens en cos­tumes, des Espag­nols en armure et des fan­fares de l’ar­mée (celles-ci authen­tiques). Devant les bar­rières, cireurs de chaus­sures, « peones » qui aident les bour­geois à se gar­er, police de prox­im­ité, aztèques qui vendent de la bim­be­lo­terie, touristes en Bermudes. En haut d’une façade, côté est de cette place qui est la plus grande et la plus con­nue du Mex­ique, le bar en ter­rasse où nous avons passé la soirée avec Luv et Tol­do il y a 25 ans, au cen­tre, la Cathé­drale baroque où j’ai écouté Guy Bovet jouer du Pachel­bell il y a quar­ante ans. Dans le parc d’Hi­dal­go, une faune de clochards dont la peau a la même teinte que la terre. Au pied des arbres, ils gisent à demi-morts. Partout des gamins hir­sutes, noirs de saleté. Dans les jupes de leurs mères, des sucreries. Les femmes vendent à l’en­can. Sur un îlot côté Rev­olu­ción, trois cent indi­vidus défon­cés au cannabis sous la ban­de­role « Défense des droits humains du fumeur de haschich ». Les plus atteints ram­p­ent au sol, cherchent un mur où s’appuyer.