Guatemala-ciudad

Depuis la gare El Tre­bol, bus bondé pour le lac Ati­t­lan. J’al­lais à Antigua, mais un cortège de Semaine Sainte occupe les rues, le chauf­feur de l’aéro­port pense que cela peut pren­dre une journée. Tan­dis que le bus mul­ti­col­ore piloté par un chauf­feur à cha­peau large souf­fle des gaz noirs dans les embouteil­lages mon­tent suc­ces­sive­ment à bord un homme de Dieu (bible à la main il délivre un ser­mon sur le thème du temps, bénit les voyageurs, descends du bus, monte dans un autre bus), un vendeur de chew­ing-gum Tri­dent, un fruiti­er, un can­céreuse qui mendie pour son traite­ment et deux per­son­nages extra­or­di­naires: le pre­mier racon­te sa vie avant que d’ex­hiber une pèle-agrumes et de faire une démon­stra­tion de coupe sur un carotte de grande taille, tout un art quand je dois, assis, me tenir pour ne pas être éjec­té dans le couloir et un vendeur d’élixirs, doué pour le bon­i­ment, qui fait pass­er entre les voyageurs une bouteille de 1 litre de Sang de tau­reau. Nous quit­tons la cap­i­tale par des pentes ver­ti­cales avant de plonger dans la val­lée suiv­ante. La vitesse de con­duite est folle. La musique empêche de se par­ler. Les fenêtres trem­blent. Des femmes en habit indi­en cuisi­nent sur le bord de la route. Les camions aha­nent, les motos dépassent. A Solo­la j’achète une cein­ture de cuir et mange un poulet. Le soir, sur le lac d’Ati­t­lan, à Pana­jachel, je rejoins la foule occupée à déam­buler entre des mil­liers de cahutes instal­lées sur le limon des berges.