Descente par une double échelle de vingt-trois mètres. J’évite de regarder en haut, en bas, je descends les yeux rivés à la paroi, il faut éviter de penser “si je lâche, je suis mort” — j’y pense.. Toldo, lui, est déjà dans l’eau, au fond du trou. Tout à l’heure, Toldo a fait monter dans la voiture un gamin de la région. Il nous a guidé le long de la piste. Maintenant, il nous rejoint au fond du cenote, décroche un radeau, en tire à mains nues sur un filin d’acier, l’amène au centre du cratère d’eau. Le peintre-yogi est sur le radeau. Il avance vers nous telle une apparition. “Des plongeurs ont voulu atteindre le fond, dit Toldo, ils ne l’on jamais atteint”. Après la baignade, Toldo essaie de convaincre l’indigène d’apprendre le maya, sa langue. “Tu devrais profiter, ton père parle le maya”. Le gosse n’est pas ravi. Par politesse, il hoche la tête. “Je vais t’envoyer un conte, tu verras, tu vas vite apprendre.” Sortis de l’eau, revenus sur le terre ferme, vingt-trois mètres plus haut, nous remontons en voiture. Aussitôt quitté la piste, Toldo conduit selon son habitude, à une vitesse folle. Sans ceinture, torse nu, plus que calme, extatique.