Derniers jours d’un long travail d’écriture. L’arbre est élagué, j’ai coupé l’herbe. Il pleut. Au jardin, il reste 800 kg de bois, j’ai en cave un demi-plein de mazout. Ce matin, pas besoin de prendre place à table, de poursuivre ou de reprendre l’essai (G&G). Il repose. Un café, une bière, des noix, je lis un peu sur les désordres du monde. Derrière les Pyrénées, la France s’effondre. Ici, le silence règne. Les oiseaux sont revenus. Je les écoute. J’écoute SlimLord, Tod Rundgren et Still Corners, je cuisine de la viande. La viande est de plus en plus mauvaise. Les crustacés, c’est pire. Ils arrivent en avion. Je m’enthousiasme pour les légumes et le vin. Ils ont l’odeur de la terre locale. En fin de journée, arrive par mail un questionnaire. Une revue s’intéresse à mon théâtre. Est-ce que je me souviens encore d’en avoir écrit? Je réponds avec courtoisie et concision. Le lendemain, le rédacteur de cette Lettre du théâtre romand demande : “vous ne voudriez pas en dire un peu plus, que l’on sache qui vous êtes?”.