Soleil au-dessus des surfaces, lumière étale. Commandé un stère de bois en décembre, il n’est toujours pas épuisé. L’hiver faiblit, hésite, ces jours nous allons dans le tiède. Au jardin, je révise mes notes (cognitivisme, Cercle de Vienne, Tite-Live) avant de commencer mardi l’écriture de l’essai Gouvernance et Gaming. Ce week-end, refuge à Piedralma; je dormirai dans le van et promesse de ne pas lire, de ne pas remuer, de ne rien faire — tentative intéressée: laisser le cerveau agencer — ordre-désordre-plasticité — les éléments de mon plan de travail. En attendant, régime du silence alentour. Dans les montagnes, partie haute du village, les chasseurs tirent les sangliers. A chaque cadavre correspond une levée de vautours. Lunettes montées sur le front je regarde planer. Taches d’encre dans le ciel. Le reste du temps coupent ma concentration quelques abois, bêlements, à l’occasion un éclat de voix. La voisine habillée d’un sac, les dents perdues, taille son rosier à portée de main (notre village est fait pour les nains). L’après-midi — calcul oblige — quand tout le monde mange — pour ne pas être vu — j’aligne mes exercices sous l’arbre unique, fais des abdos et des pompes puis vais chercher la bière au garage. Ce soir, parlé avec mon ami qui bâtit son hôtel dans la forêt de Colombie et visionné des documentaires sur les prisons de haute sécurité. Fin d’horaire, plaisir de retour au noir, dans la chambre close, avec pour seule atteint les cloches et le risque demain de la parution du facteur (car j’ai commandé de la pacotille en Chine).