Madrid 2

Les Ukrainiens, hommes jeunes et mûrs en pyja­ma gris avec des bas­kets de sci­ence-fic­tion, femmes jeunes et moins jeunes en pyja­ma rose avec des bottes de pros­ti­tuées, quant aux aïeux (la plu­part accueil­li par leur progéni­ture réfugiée), ils sem­blent sor­tis d’une séquence sur la vie paysanne à l’époque des films de pro­pa­gande des sovkhozes. Mais Xam est enfin arrivé! Cheveux en brosse, bomber kaki, le pas alerte. Ensem­ble nous tra­ver­sons le dami­er du park­ing et démar­rons pour Sese­na, dans la direc­tion de Tolède. Arrivé devant l’hô­tel, bâti­ment sur un gira­toire au milieu des frich­es, Xam remar­que “c’est un qua­tre étoiles”. Il est vrai que le vil­lage, à quelques encâblures, évoque le restant de la colère des dieux avec ses usines aban­don­nées ou cassées, ses maisons badi­geon­nées à la chaux et ses urban­i­sa­tions clos­es. Avant de pénétr­er dans l’étab­lisse­ment Cer­vantes, j’ou­vre le frigidaire du van, en tire un litre de Skol, je lui passe un can­nette Car­di­nal, sai­sis une can­nette Feld­schlössen, je le sers, je me sers et nous nous présen­tons à la récep­tion avec à la main cha­cun une belle can­nette pleine de bière.