De Bad Tölz, quarante kilomètres pour Oberfhöring, quartier des faubourgs de Munich perché sur les canaux de l’Isar. A l’hôtel (un quatre étoiles pour hommes d’affaires), réception digne des esclaves de marché que nous sommes; après négociation et fâcheries avec le personnel métisse, Gala me pousse dans un bus municipal à destination du musée Lenbachhaus, bus dont je redescends sous le regard incrédule des voyageurs lorsque l’aimable passagère qui assiste les touristes “français” que nous sommes dans l’achat des tickets annonce qu’il en coûtera Euros 15.- Dégoûté et furieux (mais convaincu de ne pas payer), j’achète une Augustiner dans une station-service et nous partons nous promener dans l’Englisher Graten, malheureux de constater au bout de la promenade, derrière le pont ancien, que l’auberge Au-Meister, son jardin, son puits, son moulin, auberge où nous avons souvent fêté nos anniversaires, est à l’abandon et rongée par les herbes. Pour sauver la soirée, nous prenons table dans l’un des meilleurs restaurants de la ville, le Freisingerhof, nappes amidonnées, sièges de cuir, serveurs en livrée, vins fins, bourgeois en tenue — voilà qui est bien — et balai de limousines, et plats de céramique.