Grippe 2023

Mes voisins de la rue Vic­tor Hugo, tous deux retraités des chemins de fer hon­grois et paroissiens de Lehel dans le dis­trict XIII, un cou­ple que je croise les mardis au petit bar du marché, ne don­naient plus signe de vie depuis huit jour (c’est elle que j’ai d’abord con­nu en décem­bre dernier lorsque je m’in­téres­sais aux sculp­tures des anges de l’église — des hor­reurs en plâtre bar­i­olé — pour un essai sur la représen­ta­tion de l’in­vis­i­ble). Ce matin, je suis au petit bar que nous fréquen­tons tous. Soudain, je me penche par-dessus la balustrade sur la fos­se aux légumes et du côté des vendeurs viet­namiens l’aperçois, lui, un masque en tra­vers du vis­age, occupé à acheter des fiasques de vod­ka. Je dévale l’escalier, je vais à sa ren­con­tre. Il fait un pas de retrait. “J’ai le Covid”. Ah, lui dis-je, mais tu as quoi exacte­ment?. “Rien, aucun symp­tôme”. Mais alors, lui fais-je, com­ment sais-tu que tu as le Covid?”. Alet­ta nous teste chaque matin. Pau­vres Csanád et Alet­ta, qua­tre fois vac­cinés! Au fond, avec cette merde, c’est comme pour Dieu, il n’y a que les croy­ants qui l’attrapent.