60 kilomètres

Pre­mière sor­tie à vélo depuis l’in­farc­tus de novem­bre dernier. Ces derniers mois, je roule trente à quar­ante kilo­mètres par jour, mais en cham­bre, les yeux rivés sur les indi­ca­teurs. Cet après-midi, je dépo­sais le van pour le grand ser­vice. Je prof­ite des trois heures que dure l’in­ter­ven­tion. Mon­tée jusqu’au monastère. Il fait 34 degrés. Pas une tache d’om­bre sur la route. Petite cadence, deux arrêts à des sources. Comme d’habi­tude, seul sur le mont. Au pas­sage de la Peña, je jette un coup d’oeil der­rière le pan­neau Urel, 1080m; c’est là qu’en juin un fuyard français qui avait abat­tu sa famille de l’autre côté de Pyrénées s’est tiré une balle dans la tête. De retour dans la Plaine de la vic­toire (en réal­ité une zone com­mer­ciale), le chef de l’ate­lier mécanique me dit: “j’ai étudié la ques­tion, à mon avis la garde civile ne dit pas tout. Il avait le pis­to­let con­tre lui. Tu imag­ines ça? Le type se sui­cide, il part à la ren­verse et le flingue reste là, bien au chaud dans sa main? Enfin bon, j’ai changé l’huile et les fil­tres, tu peux rouler un bon bout de temps.”.