Après

Ter­miné le man­u­scrit Femme assise. Qu’une sim­ple image entre­vue la nuit alors que le cœur menaçait de lâch­er puisse motiv­er un texte est une chose, mais quand il s’ag­it comme ici d’une sim­ple image, celle d’une incon­nue qui s’assied sur le bord d’un lit et qui garde le silence et qui refuse de s’en aller, on peut douter de la pos­si­bil­ité de con­duire le pro­jet à son terme ne serait-ce qu’en rai­son de la pau­vreté de la vision. Me voici donc comblé. Jamais je n’eus pen­sé trou­ver tant de plaisir à ce tra­vail à l’aveu­gle, dirigeant sans peine les per­son­nages dans la direc­tion où les emme­nait leur car­ac­tère, retrou­vant chaque matin lorsque je m’in­stal­lais au jardin le décor du quarti­er dont je m’in­spire, celui de ma grand-mère dans la petite ban­lieue de Lau­sanne. Si con­tent que le soir je suis allé boire un vin au bar d’A­grabuey. Jor­di et Lema bavar­daient au comp­toir. En juin Jor­di guidera un groupe de ran­don­neurs madrilènes dans les mon­tagnes du Pak­istan, Lema cherche à réu­nir la somme pour le bil­let d’avion. Il y avait égale­ment la Grena­dine, cette femme belle qui s’est rasée la demi-chevelure pour s’en­laidir. Dis­cus­sion sym­pa­thique sur les voy­ages, Inde, Indonésie, Népal, dans mon cas, ces jours, la Colom­bie (LM joint au télé­phone m’a con­va­in­cu de par­ticiper en tant que chroniqueur au tour­nage d’un doc­u­men­taire sur une riv­ière inex­plorée) et les Açores avec Gala (aban­don­né au vu des prix à ral­longe des vols, voitures et apparte­ments du côté de Por­to et Ponte Del­ga­da), pro­jets que je leur partage et qui me vaut à l’u­nis­son la réplique : “Tout le vil­lage est d’ac­cord, tu es un riche!”.