Puces

Au marché aux puces, sur l’aire de la Foire de Mala­ga qui avec ses façades de car­ton-pâte ressem­ble l’hiv­er à un vil­lage Potemkine. Le marché est divisé en trois sec­tions: les puces, les habits, les fruits-légumes: je ne con­nais pas d’en­droit moins cher sur le con­ti­nent. Un poignée de pièces et il vous faut des valis­es pour emporter vos achats. Deux kilos de tomates, Fr. 1.-., le kilo d’ail moitié moins. Des chaus­settes de sport? Six paires pour Fr. 2,50. Ain­si de suite. Pour­tant les gens hési­tent, négo­cient, com­par­ent. Les moyens sont pau­vres, la clien­tèle pré­cap­i­tal­iste, les vendeurs à la lim­ite du muleti­er-char­reti­er nomadis­ant, mais de toutes les scènes vécues ce dimanche, je retiens cet homme qui con­sid­ère la boîte à bis­cuits qu’il tient dans la main droite. Quelques pièces anci­ennes, à demi-rouil­lées, s’y baladent. Un œil à la paume de sa main gauche où il a ses sous. S’il achète, est-ce qu’il en aura pour son argent?