Conquête

A bord de sa Jeep bleue, Evola va de mag­a­sin en mag­a­sin, achète des plinthes, des cor­nich­es, du lam­bris, des lasures, des vis. Chaque élé­ment de la liste est l’oc­ca­sion de détailler les pro­grès du tra­vail. Ces jours, il attaque le planch­er du salon. Il est tou­jours sans chauffage, le poêle com­mandé à Pam­pelune retenu sur un port loin­tain. Nous man­geons dans la salle en cave de la Maisa avec les ouvri­ers, les retraités et les mil­i­taires. Et il me remer­cie de l’avoir invité sur le ter­rain. “Jamais je n’ai été aus­si heureux! Quand je pense qu’il aura fal­lu atten­dre d’avoir presque l’âge de la retraite!”. Que fait-il quand il n’est pas à son chantier de réno­va­tion de la car­a­vane? Il danse sur le ter­rain, la nuit, seul.