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Films-machines fab­riqués par des cerveaux indus­triels qu’ag­glomère l’ar­gent. Répéti­tion, ennui, escro­querie. Cepen­dant, qui ne s’y laisse pren­dre? Puis se dégoûte. Les meilleurs écrivains souter­rains ont mau­dit (après soumis­sion) ce régime de la cul­ture finan­cière : Bukows­ki à l’époque où Madon­na et Sean Penn lui passent com­man­dent d’un scé­nario (le livre Hol­ly­wood), plus tôt dans le siè­cle John Fante et Hen­ry Miller aux pris­es avec Le cauchemar cli­ma­tisé. Que des écrivailleurs acceptent de se trans­former en bots pour gar­nir les comptes en banque, faute d’al­ter­na­tive cela se com­prend, mais que des auteurs et des réal­isa­teurs suc­combent au mirage! Prenons Iñar­ritu, ce mag­nifique réal­isa­teur. L’an­née où il est con­trac­té par la firme Hol­ly­wood, il signe Le revenant, un long-métrage sans intérêt, une aven­ture kitsch pour goss­es obès­es nour­ris au pop-corn. Avant, des chefs d’œu­vres: Biu­ti­ful (sur la pègre gitane de Barcelone) ou encore l’ad­mirable Bird­man (digne d’un Cas­sevetes, d’un Bog­danovitch). Soudain ce pro­duit de super­marché, Le Revenant.