Souvenir net de l’enchantement ressenti à se promener seul dans les rues de la grande ville. Conjointement, perte de cette faculté, faute de disposition, peut-être d’esprit; à moins que la ville nouvelle, plus synthétique que dans le passé, désormais se refuse. Maintenant que les problèmes d’argent liés à la liquidation de l’entreprise diminuent et limitent la pollution intime, je tenterai de renouer avec ces divagations. Seule expérience récente en ce domaine, Détroit. Mais une agglomération aussi dénuée d’histoire ne peut produire l’effet de nos capitales du premier monde. Quoiqu’il en soit: mes parents ont fait l’année de mes douze ans un travail de libération dont je leur sais encore gré en m’envoyant me balader seul dans Madrid les mercredis, jour où nous n’avions pas école. Monter dans un bus après le repas, je roulais vingt minutes pour atteindre l’arc de Triomphe de la Moncloa après quoi je n’avais plus qu’à marcher au hasard des rues ne m’arrêtant que pour demander un verre d’eau aux comptoirs des bistrots.