1977

Sou­venir net de l’en­chante­ment ressen­ti à se promen­er seul dans les rues de la grande ville. Con­join­te­ment, perte de cette fac­ulté, faute de dis­po­si­tion, peut-être d’e­sprit; à moins que la ville nou­velle, plus syn­thé­tique que dans le passé, désor­mais se refuse. Main­tenant que les prob­lèmes d’ar­gent liés à la liq­ui­da­tion de l’en­tre­prise dimin­u­ent et lim­i­tent la pol­lu­tion intime, je ten­terai de renouer avec ces diva­ga­tions. Seule expéri­ence récente en ce domaine, Détroit. Mais une aggloméra­tion aus­si dénuée d’his­toire ne peut pro­duire l’ef­fet de nos cap­i­tales du pre­mier monde. Quoiqu’il en soit: mes par­ents ont fait l’an­née de mes douze ans un tra­vail de libéra­tion dont je leur sais encore gré en m’en­voy­ant me balad­er seul dans Madrid les mer­cre­dis, jour où nous n’avions pas école. Mon­ter dans un bus après le repas, je roulais vingt min­utes pour attein­dre l’arc de Tri­om­phe de la Mon­cloa après quoi je n’avais plus qu’à marcher au hasard des rues ne m’ar­rê­tant que pour deman­der un verre d’eau aux comp­toirs des bistrots.