Abel

Pass­er le col sur la France en début d’après-midi, remon­té une laie pour gag­n­er les Forges d’A­bel. Plus d’une heure je suis seul. La douane d’alti­tude, fer­mée, aban­don­née. La sor­tie du tun­nel, au bas du col, silen­cieuse. Une semi-remorque sans chauf­feur. Peint sur le con­teneur, au dessous d’une mon­tre dig­i­tale: cal­cule ce que tu fais, tout le temps, partout. Je tra­verse la route inter­na­tionale, passe sous l’an­cien pont fer­rovi­aire Pau-Saragosse, enclenche la petite vitesse et grimpe. Un hameau saccagé près du tor­rent, les arbres roux sec­ouent leurs feuilles. Dans un creux, une petite cen­trale hydraulique. Des ruch­es der­rière le pan­neau Atten­tion abeilles. Au bout de l’as­cen­sion, qui est là, qui ne fait rien, un cou­ple de gros. Je salue, ils salu­ent. Sen­ti­ment de part et d’autre: “que faisons-nous là?.