Le romantique Stendhal se fait comptable au moment de raconter sa vie et procède avec une telle sécheresse qu’il en devient à la fois drôle et tragique (selon les sujets). “Mme Genet, nonne juteuse de vingt-huit ans (mais sans esprit et avec l’âme étroite de la province) dit en secret à Mme… que j’avais donné à entendre dans l’une des mes lettres au quartier général que je l’avais eue.” Note de bas de page à laquelle renvoie le nom de Mme Genet : “ De ces femmes qui parlent d’indécence et de fouterie parce que rien que cela les intéresse. Elle voulait en parler avec moi et être enfilée. 1815”. Et dans le registre de la guerre: “En arrivant sur le pont, nous trouvons des cadavres d’hommes et de chevaux, il y en a une trentaine encore sur le pont; on a été obligé d’en jeter une grande quantité dans la rivière qui est démesurément large []. Toute la ville d’Ebersberg achevait de brûler, la rue où nous passâmes était garnie de cadavres, la plupart français et presque tous brûlés.” Ecrits intimes, 1809.