Aux élèves de seconde étudiant la littérature en 2015, Hatier propose son “Livre unique” (sous la direction de Xavier Damas). Sa particularité est qu’on n’y comprend goutte. Conçu par des pédagogues qui sont des incultes ou des fous ou incultes fous, il assemble des extraits de textes de toutes les époques autour de thèmes aussi étranges que “Les pouvoirs du discours” ou “Romantisme et engagement” de sorte que se côtoient Villiers de l’Isle d’Adam, Michel Butor et Aristophane sur la même double page mais encore catapulté au milieu du lot, par révérence idéologique, un hommage a Barack Obama ou un dialogue policier de Fred Vargas. Qu’aux prises avec pareil fatras l’élève situe Albert Camus dans la Grèce antique et fasse de Rabelais un compagnon de route du Nouveau Roman ne m’étonnerait pas. Pour moi, l’ayant lu de bout en bout (hors “exercices de compréhension”), j’en sais un peu moins qu’auparavant. Peut-être est-ce en cela que ce livre est “unique”.