La frustration est immense. Elle fait gonfler les corps, elle sature l’esprit. Projeté avec ce bagage toxique dans l’espace social mais encore intime les individus au moindre heurt explosent. L’horizon d’une société est — depuis que les hommes font vœu d’appareillage — jugé à la minute. Si elle tient ce temps (durant lequel se produisent des centaines de milliers d’interactions sur chaque mètre carré de planète), la société relance le défi de faire société pour une autre minute. Aujourd’hui, cette mécanique secrète est en danger de rupture. Menacée par des individus qui croient avoir compris sa nature, croient pouvoir la tenir dans leurs mains, espèrent prendre le contrôle de la spontanéité. Il y a un drame: ils sont doués.