Montée en début d’après-midi dans la lumière entre ciel bleu et terre rouge au monastère troglodyte de San Juan de la Peña. Plus rapide sur le vélo de course, j’atteins mon but en une heure vingt, dépassé par une voiture, un camion, une moto. Le reste n’est que silence, vue large, pierres chaudes. A l’arrêt devant l’église, barre de céréale pour se conformer à “ce qu’il faut faire “, une rasade d’eau chaude puis le retour par la même route couverte de lézards, gardée de hauts blocs. Au fil de la roue, des hameaux secs et jaunes (celui de Botaya dont le maire se réjouit d’avoir un chemin en impasse, “comme ça, personne ne vient nous voir”), un four à pain ruiné, une fontaine de source. Devant la Piste de glace du chef-lieu, après avoir couché le vélo dans le coffre de la Dodge, je vais au supermarché Géant faire de l’essence. Derrière son guichet à lucarne bardé de métal, j’échange le salut puis l’argent avec une nouvelle employée dont je ne saurais rien son visage caché par le dispositif de sécurité et le masque viral. A la maison, je cuisine un filet mignon au curry de Madras et gingembre frais; tandis que le plat mijote, j’enclenche avec trois litres de bière sous la main le cycle coutumier combat MMA, musique extrême, vidéos psy-trance et contre-informations — une bonne journée.