An 2 (XXXVI)

Dans la plu­part de mes cal­culs heureux j’in­tè­gre désor­mais automa­tique­ment le fac­teur “mort”. Cela rend les cal­culs, je crois, d’au­tant plus heureux. Ce n’est pas affaire d’âge, car l’âge n’aime pas le risque. De fait, inté­gr­er la mort acci­den­telle ou volon­taire n’est pas typ­ique. Dans l’im­mé­di­at, je dirais que c’est le meilleur moyen d’échap­per au sché­ma mor­tifère qu’im­pose la société de la sécu­rité max­i­mum, cette saloperie immense où tout est pos­ses­sion mais l’in­di­vidu ne pos­sède rien (con­di­tion prochaine pour com­mencer sa journée: racheter chaque matin son corps et son cerveau).