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Pluie impor­tante hier. Les voisins ren­trent les chiens, fer­ment les portes cochères. Les oiseaux jouent, le noy­er trem­ble. Plus de vingt jours que le soleil dar­d­ait les toits. Pen­dant quelques heures la mon­tagne se cou­vre de blanc, puis la tem­péra­ture remonte, la riv­ière gon­fle ses eaux. A l’in­térieur, il faut du feu. Pour moi, c’est habituel: quand j’écris, j’ai froid et ces jours je cor­rige Sosiété, tâche de longue haleine, ardue (si l’on veut bien faire), infinie (si l’on veut mieux faire), donc ennuyeuse et peu ras­sur­ante. En même temps, je cui­sine, c’est à dire que j’in­vente des recettes. Rien de tel que de jon­gler avec les fonds d’ar­moire. De plus, cela per­met de rester au vil­lage, car j’ai la han­tise de ce p… de masque dont on nous oblige à nous cou­vrir. Pour éviter les régions com­merçantes, je repousse jour après jour un ren­dez-vous chez le coif­feur: j’ai l’air d’un faune. Le soir, quand le ciel s’a­paise, je mets à l’écran, sous régime de piratage, un polici­er aus­tralien qui tient plus du drame que du scé­nario tech­nique et visionne enfin, au milieu du marasme hol­ly­woo­d­i­en, un film tourné par un réal­isa­teur aus­tralien con­scient de l’his­toire et des enjeux du genre (The Dry, de Robert Connolly).