A vrai dire, pas plus que ça. Horaire quotidien à la fois lâche et méthodique. Lâche, parce que je peux faire ce que je veux et ne dépend de personne; méthodique parce que je fais ce que je veux et ne dépend de personne, d’où l’obligation d’une discipline. Désormais bien rôdée. Au réveil (vers midi), nouvelles du monde, ce qui demande une petite demi-heure, toilette et ménage (parfois exigeant, charge de mazout, rentrée de bois, bricolages électriques, détartrages) puis écriture du roman, fabrication d’une recette de cuisine, et sieste devant le feu. A la reprise, écriture puis sport, combat ou vélo, et enfin, si le temps, la fatigue le permettent, peinture. Débute la soirée. Par le visionnement d’un combat de MMA, de quelques vidéos de grindcore, d ‘une seconde prise des nouvelle du monde, avant de passer à la bière et à des notes d’écriture. Un film. Ou un documentaire. Enfin, la lecture, circulaire, au lit, des cinq livres en cours, en ce moment D.H-. Lawrence, Simone Weil, Calaferte, Gide et Adorno.
Mois : décembre 2020
Agrabuey
Conduit avec la brouette du paysan mon sac de frappe à la salle communale où le maire, après avoir reçu d’un fitness acculé à la faillite nombre de machines, a décidé d’ouvrir un gymnase pour les voisins (quand je compte les intéressés, j’en trouve un, moi). Le jeune qui habite à l’étage m’annonce que nous allons d’abord repeindre. Bien — et aussitôt je lui offre mon aide. “Janvier”, dit-il. Ce que je regrette. Si cela ne tenait qu’à moi, je me mettrais à la peinture et aux coups de pied, aux coups de coudes, aux coups de poing dès ce soir.
Barricade
Perversion absolue de nos gouvernements. Donc de ce que nous sommes. Des stocks d’individus gérés par la statistique. Réfrigérés, réchauffés, conditionnés, déplacés selon les besoins. Les meilleurs imbéciles tirés de ces stocks, des impétrants, relaient avec délectation la propagande autour du projet d’asservissement des masses et s’en félicitent. Voici nos représentants (car tel est encore pour un temps leur nom). Pauvres de nous!
Assez! (7)
Rien de plus proche de mon état que son exact opposé, un chaos des foules, un campement de fêtards, une vaste soûlographie, la vie, la vie au présent et sa toxique jouissance. A la différence que je suis seul acteur de ce spectacle d’envergure qui se joue habituellement en nombre — avec la conviction de ne pas être seul à être seul.
Je m’amuse
Toujours occupé à écrire La Table. La couille gauche dans la main, l’enfant Francisco l’Anchoa vient de fabriquer sa première table. Elle trône parmi les compagnons, au milieu de la forêt de Las Vegas, dont les bûcherons le chassent à coups de pierres. Ses parents habitent Chinchón. Il est aux abois, il frappe à leur porte. Eux ne le reconnaissent pas: c’est qu’il a perdu toute chevelure et que son visage à brûlé la nuit où le comte l’a jeté dans le feu pour le punir d’avoir baisé la gitane Alba.