L’âge brutalisant la conscience, nombre de vivants tombent sur le tard dans une forme ou une autre de folie. Je ne pense pas aux figures psychotiques de l’histoire, Lumière, Rilke, Nijinski, Althusser, mais à des proches, des parents, des intimes taraudés par une folie légère ou d’ailleurs, préventivement, moi-même: rien de plus normal. La succession des moi nous travestit si bien devant nos yeux que nous peinons à rétablir l’équilibre. Si nous tentons par réaction de confronter les ambitions anciennes avec l’état présent de l’être c’est encore pire, cela rend plus patent les attaques de l’âge, donc l’inconnu que nous devenons.