Demi-rêve

Douze heures qu’il neige. Sur la table du jardin, la couche atteint le mètre. Mon oiseau est au ren­dez-vous. Levé à sept heures, j’émi­ette du pain, allume le feu, pré­pare du café. Après le petit-déje­uner, je me ren­dors. On m’at­tend pour une lec­ture. La libraire indique une table et sa chaise. Je demande: “Vous vendez bien ces jours?” Elle évoque un titre à suc­cès dont je n’ai pas enten­du par­ler. A part moi, je pense “pas de la lit­téra­ture!”. Pour dire quelque chose, je m’ef­force de citer deux textes récents: “euh.. atten­dez… c’est …”. Oubliés. Se présen­tent alors Philippe Boiret, Jean Rochebort et Michel Nicol­li. Ils vien­nent tourn­er un film. En atten­dant, dis­ent-ils, “nous mon­tons pren­dre nos cham­bres”. Tiré de ce rêve, à demi-éveil­lé, j’en­tre­prends d’imiter Louis-de-Funès. Scène typ­ique, il s’agite, vocif­ère, s’ex­clame, minaude. “Louis, déclare le réal­isa­teur hors-champ, il suf­fit de lui dire le rôle et il vous l’im­pro­vise, pas besoin de texte!”