Tribulations

Prêt à repar­tir, désireux de quit­ter la Suisse. Mais où aller? Ce matin, reçu mon vélo posté à Pula. Le car­ton est éven­tré. Le fac­teur m’ex­plique: si je le veux, il le ren­ver­ra au des­ti­nataire (il lui échappe que l’adresse de retour est aus­si celle de remise). Après des télé­phones aux admin­is­tra­tions de Vienne, Fri­bourg et Genève, respec­tive­ment pour une prise de domi­cile, une pro­ro­ga­tion de créance et une négo­ci­a­tion, je fouille le car­ton; tout y est. La perte du sac du couchage, neuf, coû­teux et con­fort­able, aurait été frus­trante. Puis j’ap­pelle Anas­ta­sia de Umag, en Croat­ie. Sa sœur — ou peut-être est-ce elle? — répond. Afin de me rap­pel­er à son bon sou­venir, je dis : “C’est moi, le cycliste…”. Elle me rac­croche au nez. Pas découragé, je recom­pose le numéro, encore et encore. Entre temps, j’es­saie de pren­dre con­tact avec l’of­fice du tourisme de la région d’Istrie. Pas de réponse. Les masques sont-ils oblig­a­toires dans la rue,  là-bas comme ils pour­raient l’être à par­tir de mer­cre­di en Suisse, voilà ce que j’aimerais savoir. En début de soirée, je joins enfin la sœur, Ale­na. Son anglais est meilleur, dis­ons “com­préhen­si­ble”. “Mais oui, bien sûr, dit-elle, viens avec ta femme! Ici, il n’y pas un seul étranger”. Et me voici à chercher s’il vaut mieux  ren­tr­er en Espagne ou se ren­dre en Croatie.