L’art ne prend le nom d’art qu’à partir de l’excellence humaine, de l’humanité au travail, mais il est aussi, fondamentalement, ce qui précède, ce que Robert Musil à sa façon note lorsqu’il imagine dans “L’homme sans qualités” une insurrection contre le réel dans son chapitre 4 intitulé “S’il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible”, usant en toute liberté du concept métaphysique des possibles pour l’appliquer à la vie concrète que son personnage envisage d’agrandir, ce qui renvoie, cinquante ans plus tard au célèbre délire des Beats de la première génération, le “enhancement of conciousness” et qui est, à bien y regarder, un poncif des contestataires d’Occident, des sectes de philosophes grecs aux transhumanistes, mais aussi un formidable remède contre la fatalité, une liberté qui extrait l’homme de son animalité, un vecteur, celui de l’Occident.