Averti hier Gala que je serai incommuniqué pendant quatre jours, ayant décidé d’écrire OM d’une traite. Mais le dire est facile, le faire beaucoup moins, aussi me suis-je retrouvé, à l’heure du réveil, onze heures, après le café, le pain, la relève des articles de presse, à me balader le long de la rivière pieds nus, sollicitant une première phrase dès lors que j’écris ce genre de texte sans idée de ce qu’ils seront ayant tout juste choisi une période aux événements, ici 1986, mon installation rue de l’Université, alors étudiant, quartier de Plainpalais à Genève, déterminations qui ne sauraient produire ainsi énoncées un texte, encore moins une ambiance propre à inspirer un long travail d’écriture. Or, je ne pouvais marcher bien loin sur les berges et d’ailleurs j’avais renoncé à me déplacer avec ma hache (que je jette) comme je fais normalement car circulent ces jours, dans les parages d’Agrabuey, sur commande des commissaires du peuple socialo-communistes trônant à Madrid, des équipées de militaires et gardes ruraux qui flanquent des amendes aux récalcitrants, ces hommes et femmes qui dédaignent le port du masque, à nouveau, depuis jeudi dernier, obligatoire. Donc, j’écourtais ma promenade, mais heureusement, installé devant la table rustique, un vaste cahier chinois (A3) violet déposé devant moi, avec à disposition trois Bics noirs, j’écrivis quatre heures de suite, avant d’aller aux pâtes sauce tomate et sans rien perdre du rythme revenir à la table et reprendre. J’oubliais, il y eut aussi une sieste, impossible d’y renoncer tant le silence, gâché cette fin de semaine par une gosse demi-hystérique qui a hurlé quatre heures montre en main au pied de ma façade, était grand.