Ce silence parfait mêlé d’oiseaux, pas de route, du moins visible, sonore, parcourue, et si une voiture vient à passer elle passe au-dessus de l’église, contre le ciel, s’évanouit dans les collines. L’après-midi, une lumière se pose sur le toit, glisse sur la façade, chauffe les volets. Retiré en chambre, je suis installé dans le meilleur lieu que puisse offrir cette terre sans hommes, le jour pas plus de quatre passages dans la rue, toujours mon voisin le paysan qui va boire à la fontaine, tirer une salade, ranger du foin, nourrir les poules, écouter la rivière et la nuit, le retour des oiseaux dès cinq heures, ils chassent les chauves-souris ascensionnelles et sifflent un chant. Qu’il y ait un monde autour du village, plus loin, et des pays et des villes-bornes et des bâtiments d’humains densifiés qui se déplacent sur la carte des marchés, peu importe, je me tiens entre ciel et terre, sous mon toit, dans le carré d’herbe jaune et sous l’amandier, j’entre comme je sors, à ma guise, prêt à répéter la routine des gestes libres à l’infini jusqu’à faire corps avec les matières et l’oubli.