Gentil ce voisin. Ou aimable. Je n’en sais rien, c’est Gala qui lui parle, mais gentil, oui, sans doute. D’ailleurs, de l’avis de Gala, mieux vaut que je m’abstienne autant que possible de me présenter, d’agir, de faire, de dire. Car nous avions, une fois de plus, la police l’autre soir. Ce n’était pas ma faute. “C’est ta faute!”, a dit Gala. “Tu aurais dû me laisser faire!”. Elle me connaît. Je suis souple. Plus ou moins. Elle croit me connaître. Ce que j’en dis (cependant): j’ai du plaisir à m’entretenir avec les deux-trois-quatre zombies qui arpentent le territoire de notre station-refuge, dont moi-même; je me parle, oui, jour et nuit. Avec les zombies, à la différence des sujets que je fabrique, nous parlons de temps, de fermeture, de chiens (les leurs), nous ne parlons de rien. Chacun retourne ensuite dans son placard. Solitude immense. Méritée. Quelle maladie? N’était-ce pas le destin de notre Occident? Soit, je me trompe. D’accord! Je ne connais pas cette société. J’ai été éduqué sur les terrains secondaires, en zone tiers-monde. Ce que j’en pense? Qu’il n’est pas normal. Ici, n’est pas normal. Fesses serrés. Et cerveau. A visserie. Planète cubique. Pas normal. Que nous. Soyons. Aussi. Aussi énergétiquement pauvres.