Penché sur mon texte dès onze heures, j’écris jusque dans la moitié de l’après-midi. Lorsque je termine un raisonnement ou un paragraphe, je sors me dégourdir et pour ce je m’allonge côté cuisine, coule un verre d’eau, gobe une de ces vitamines “pour femmes” achetées en drugstore à Manhattan, puis me replonge dans l’écriture de Naypyiday, l’ordinateur monté sur un carton de Lowenbräu, un autre carton dressé, après avoir été annoté des remarques clefs pour la conduite du texte, devant mes yeux. En fin de séance, laissant la chambre d’amis, je me vêts et sors gesticuler devant le sanatorium où je rencontre habituellement les Syriens, Jordaniens et Chinois, occupés dans l’ordre à leur musculation, volleyball et badminton. Début de soirée, vient l’heure des combats UFC et de l’énervement tranquille, exaspéré non pas d’être dans ce coûteux cantonnement avec vue sur le pic Chamossaire, mais d’entendre pérorer d’importance sur l’écran d’Etat les politiques des cinq ou six continents quant à notre parage, notre liberté, notre destin, notre imprudence.