Mouvement 13

Penché sur mon texte dès onze heures, j’écris jusque dans la moitié de l’après-midi. Lorsque je ter­mine un raison­nement ou un para­graphe, je sors me dégour­dir et pour ce je m’al­longe côté cui­sine, coule un verre d’eau, gobe une de ces vit­a­mines “pour femmes” achetées en drug­store à Man­hat­tan, puis me rep­longe dans l’écri­t­ure de Naypyi­day, l’or­di­na­teur mon­té sur un car­ton de Lowen­bräu, un autre car­ton dressé, après avoir été annoté des remar­ques clefs pour la con­duite du texte, devant mes yeux. En fin  de séance, lais­sant la cham­bre d’amis, je me vêts et sors ges­tic­uler devant le sana­to­ri­um où je ren­con­tre habituelle­ment les Syriens, Jor­daniens et Chi­nois, occupés dans l’or­dre à leur mus­cu­la­tion, vol­ley­ball et bad­minton. Début de soirée, vient l’heure des com­bats UFC et de l’én­erve­ment tran­quille, exas­péré non pas d’être dans ce coû­teux can­ton­nement avec vue sur le pic Chamos­saire, mais d’en­ten­dre péror­er d’im­por­tance sur l’écran d’E­tat les poli­tiques des cinq ou six con­ti­nents quant à notre par­age, notre lib­erté, notre des­tin, notre imprudence.