Opinion à risque dont je prends la responsabilité: nous avons affaire à un coup d’Etat, du moins une fois défini ce qu’il convient désormais de désigner par le mot “Etat”. Soit tout autre chose que des gouvernements ou des Etats. Les gouvernements in corpore sont instrumentalisés, de l’intérieur (personnes de basse besogne) mais surtout de l’extérieur (groupes d’intérêts plus ou moins illégitimes, à commencer par les Organisations internationales) afin de relayer, au titre provisoire de solution face à une épidémie bien réelle, des discours pensés et rédigés par les “thinks-tanks”, ces composantes émérites de la planète Occident. Le test que font passer ces groupes de pression postlibéraux porte sur la capacité de résilience des peuples en situation de réduction de leur puissance de vie. Cependant que se produit ceci: la mise à terre des entreprises de l’économie locale en vue d’une postérieure prise de contrôle, après faillite donc, par les compagnies dominantes et les fonds d’investissement. Le coup d’Etat n’est ni européen ni américain, il est transnational, il porte sur les marchés, il est le fait de nihilistes, optant pour la valeur “argent” contre la valeur “humanité”. En Suisse, par opposition aux pays alentour, le pragmatisme affiché par le pouvoir fédéral dans la gestion de la crise plaide pour sa bonne foi (mais, doit-on ajouter, laisser notre pays en dehors du coup d’Etat est un but, comme l’ont laissé autrefois en dehors du projet d’Empire les nationaux-socialistes : il est l’oeil du cyclone). Si j’ai raison, que ce coup a bien lieu minute après minute, il convient que chacun réfléchisse, dans son entre-soi, aux valeurs qui le font vivre et méritent d’être défendues… car si, au prétexte que quelques 20 de nos citoyens meurent chaque jour nous acceptons de nous mettre à genoux, on devine ce qu’il adviendra demain.