Légère neige ce soir, les sapins balancent contre l’immeuble. Depuis ce matin, j’ai compté une petite dizaine de voitures entrant dans la station; peut-être qu’après cette première semaine de contact restreint, la fatigue d’avoir a être soi pousse les plus impatients à rouler au hasard. Notre famille est dispersée: Monfrère dans son chalet, entre la fontaine et le potager, Mamère dans sa ferme et dans la forêt (elle marche), les enfants à Genève, contre la frontière française, enfermés et calmes, moi ici, sur la montagne, plus exactement sur la butte, au pied de l’appartement, où je fais du sport dans quatre mètres carrés d’herbe jaune et Gala, dans les étages, toutes sorties annulées.