Sur son fond de ciel et d’eau, la ville est superbe. Dès l’aube, un soleil rouge lisse le quai. Gris, les sables virent jaune. Je sors sur le balcon. A grandes enjambées, les habitués promènent leurs chiens, les draps tirés jusqu’aux oreilles, Gala dort. Comme elle se maquille et se coiffe avant de se coucher, elle est belle. Je la regarde, puis me recouche et somnole. Autour de neuf heures, nous déjeunons en terrasse de l’hôtel. Derrière le muret, les quais, la plage, les vagues et des perroquets sifflants. Sur la table municipale, un couple de retraités joue au ping-pong. Chacun a une vingtaine de balles en poche, de sorte que la partie est peu interrompue. Arrivent les amateurs de « paddle ». Ils glissent les planches en bas des toits des voitures, les posent sur la mer, s’agenouillent, pagaient. Gala, qui mange désormais un pain spécial sans gluten achaté au supermarché, attend que le barman le toaste. Je bois un café, un second café, un troisième. En fin de matinée, entre les gosses à trottinette, les familles qui palabrent et les vélos, je coure mes dix kilomètres, Le reste de la journée, nous en faisons que boire (moi surtout), manger (poulpe, calamars, conques) et faire la sieste (tard, de plus en plus tard). A partir de vingt-et-une heures, lorsque les habitants finissent le travail, nous recommençons à boire et manger, avec, juste avant de regagner la chambre d0’hôtel, la halte obligatoire chez le Chinois pour acheter deux bouteilles de Skol verte, la seule bière qui puisse se digérer.