Oeuf

Deux aimables invi­ta­tions chez des amis de mes par­ents aisés, rich­es, âgés. Car­rières pro­fes­sion­nelles qui s’éloignent, morale éduquée, mérite cer­tain. Appré­ciant, voy­ageant (sou­vent loin, l’e­sprit curieux et cul­tivé), débat­tant, mais tout autant retranchés: effrayés devant la dénat­u­ra­tion de notre société suisse, esclavagisée, babélique, idiote. Et dans le Lavaux comme sur les hau­teurs de la Broye, tan­dis que je me rends chez ces amis à tra­vers des paysages que je fréquente depuis quar­ante ans, c’est à peine si l’on devine encore entre les con­struc­tions un champ, un bois, une vigne, ce qui me rap­pelait mon pro­jet de la fin des années 1990 dans Genève, marcher un kilo­mètre au cen­tre-ville sans m’é­carter de la ligne droite ce qui eut impliqué de longues négo­ci­a­tions avec des locataires, des bou­tiquiers, des indus­triels pour franchir l’e­space privatisé.