Charles-Albert

Impos­si­ble de rien écrire qui vaille, stocké depuis deux semaines dans l’ar­rière bou­tique entre tableaux, porce­laines et falots, le plus sou­vent enfar­iné de pous­sière; et comme de tout le jour je ne fais rien qu’at­ten­dre le soir, tirant à peine une fois par heure le drap de lit qui occulte la rue afin d’apercevoir un vivant lau­sannnois déam­buler, la nuit tombant, à force de bière et de las­si­tude, je m’en­dors vite. Mais aus­sitôt je me réveille, ne dors plus et chaus­sant des lunettes lis trois qua­tre heures d’af­filée la Cor­re­spon­dance de C‑A. Cin­gria avec son fère Alexan­dre (dans les édi­tions de l’Âge d’Homme), me délec­tant des voy­ages vol­u­biles et de la mis­ère savante du poète, inca­pable une fois ren­dor­mi de me lever avant midi ou midi trente, émergeant alors devant les ouvri­ers afficheurs qui com­pi­lent les listes de postes, comptent des rouleaux de scotch et char­gent les flyers.