Un voyage plus rapide que jamais. Levé à quatre heures du matin sous-gare à Lausanne, j’atteins Agrabuey à seize heures. Entre temps, j’ai croisé deux clochards saouls dans l’omnibus pour Cointrin (un Tchèque iroquois, divagant et rongé qui répète “à Châtelet… la police.. çeu la merde”, à quoi son compagnon, un Français boursoufflé et barbu réponds “je comprends pas ce que tu dis… je comprends rien… Châtelet? Les halles? Oui, oui, je connais… Moi, je ne paie jamais le train.”), dans l’avion pour Madrid une jeune fille qui lit Théorie de l’écospiritualité, elle émigre en Argentine avec pour tout bagage une trousse puis dans le train une Chinoise qui suce une glace au piment et enfin, dans le car qui remonte l’Aragón, des gamines qui essaient les déshabillés qu’elles viennent d’acheter dans une grande surface de Saragosse.