Ce soir, plaisir intime, que personne ne sait, ne peux deviner, et peut-être n’apprécierait, mais telle est mon éducation, celle que j’ai en partie niée pour mieux l’honorer: j’amène ma voiture, pour ici, l’Espagne reculée, luxueuse, afin que le mécanicien la gave d’huile nouvelle. Les ouvriers et la direction me félicitent de ce beau véhicule, m’en prêtent un autre avec lequel je vais discuter des plans de ma future cuisine avec une préposée à qui je répète “modeste, je la veux modeste”. Avant de revenir à dix-neuf heures au garage, je fais du vélo statique sous le toit en construction où s’affairent les maçons puis vais prendre des renseignements au club de kickboxing et enfin rejoins mes nouveaux amis place Ramon y Cajal, parmi lesquels cette femme yogique, fine, musculeuse et poète.