Chaud

Plongé dans l’his­toire de la notion de “pro­grès”, je rajoute un buche dans le poêle, une autre, puis passe un deux­ième pull. Trop tard. J’ai pris froid. Je sors dans la rue. Tem­péra­ture moyenne. Véri­fie le ther­momètre intérieur: tem­péra­ture moyenne. Me revient alors que tou­jours j’ai eu froid quand je réfléchis­sais, moi qui en temps nor­mal me promène à moitié désha­bil­lé. Sur ce, je con­sulte la météo. Il va pleu­voir. C’est l’au­tomne, bien­tôt l’hiv­er. Le moment est venu d’al­lumer la chaudière. Coincé au fond du cagibi, elle est vieille, cabossée, tirée d’une décharge. Et il me sou­vient qu’elle dis­tribue l’eau chaude selon son beau plaisir, ou ne la dis­tribue pas. J’ap­pelle Jésus. Il rap­plique. La met en route.
-Désolé, le réser­voir a explosé.
Le voilà qu’il repart en plaine avec sous le bras un récip­i­ent rouge de la taille d’une côte de bœuf.