Incubus

Ciel ten­du. Pro­fond. De toute la journée, pas un nuage. Un vent rapi­de agite l’ar­bre. Les oiseaux tour­nent au-dessus des anci­ennes écoles. Je traduis pen­dant des heures. Par­fois, un morceau de toit tombe sur le planch­er- je ramasse, je jette. A la pause, je lis Saint-Ignace de Loy­ola. Son auto­bi­ogra­phie, dic­tée à un autre jésuite, le père Gonçalves da Cama­ra. Etrange fas­ci­na­tion de fon­da­teur de l’or­dre pour la légende chevaleresque (il est alors en route pour Jérusalem). Pas assez avancé dans le texte, pour opin­er plus avant. Retour aux dif­fi­cultés de l’es­pag­nol (ma tra­duc­tion), langue peu faite pour la philoso­phie et les argu­ments archi­tec­turés. Langue ter­ri­enne. Col­orée, vivace, aujour­d’hui dépouil­lée des “con­cep­tismes” et com­pli­ca­tions baro­ques, mal à l’aise avec les énon­cés tech­niques, qu’elle importe en vrac. A la fin du jour, musique extrême et tour du vil­lage. Aus­sitôt lancé, je me ravise: si je ren­con­trais quelqu’un il faudrait échang­er — je n’en ai aucune envie. Et je ren­tre. Trois min­utes hors du foy­er d’incubation.