Phase

Mes idées, pour autant qu’elles soient miennes (ce n’est pas mod­estie de con­ve­nance, j’en doute du fait de la nature du pro­grès sym­bol­ique, lent, si lent) m’ap­pa­rais­sent rétro­grades, réac­tion­naires, voire anachroniques. Peut-être est-ce parce qu’elles sont fondées sur la lec­ture aléa­toire de textes portés par le courant de la tra­di­tion et ne per­me­t­tent ain­si, eu égard à la muta­tion en cours, que des pris­es illu­soires sur le réel. Dans le même temps, je me demande si le poids d’in­er­tie que leur con­fèrent, selon le dis­cours à l’in­stant tenu, l’his­toire, le passé, le refroi­di, bref ce que l’on voudra d’as­cen­dant et d’un peu hiéra­tique, n’est pas pré­cisé­ment ce qui les leste d’une capac­ité cri­tique que revendiquent sans l’honor­er les idées neuves, en phase et donc à peine dis­tinctes de la phase.