Guénon

Lu pour la deux­ième fois Le signe des temps et le règne de la quan­tité de René Guénon. Peut-être en rai­son de la fas­ci­na­tion que ce titre exerce sur l’e­sprit. Frus­tré, comme je le fus déjà. Car le texte souf­fre d’un para­doxe. Dénonçant l’in­vo­lu­tion des Temps, l’au­teur fonde sa cri­tique sur le savoir des Ini­tiés, en appelant sans cesse à des con­nais­sances secrètes dont il explique ne pou­voir souf­fler mot dès lors qu’elles sont esotériques et réservées. Tour de passe-passe qui amène à se deman­der si le ren­voi à des Vérités inter­dites au pro­fane n’est pas le moyen de val­oris­er une soci­olo­gie du présent somme toute banale. Le par­cours intel­lectuel de René Guénon (thèse de méta­physique, agré­ga­tion, con­ver­sion à l’Is­lam…) indique le con­traire, mais le par­cours intel­lectuel ne dit rien de l’inventivité.