Chute 2

L’idéal­i­sa­tion des sen­ti­ments d’empathie, puis leur hypostase, réalise la per­son­ne du Dieu chré­tien. Le détrôn­er par des raison­nements de méta­physi­ciens avant de l’ef­fac­er par l’in­dus­trie des rap­ports et du con­fort vécu n’au­ra pas suf­fit à abolir les sen­ti­ments pre­miers, vertueux, fon­da­men­tale­ment justes parce que fon­da­men­tale­ment humains, de recon­nais­sance de l’autre. D’où il pou­vait s’en­suiv­re la guerre générale et l’ex­tinc­tion de la var­iété vivante que nous incar­nons ou la trans­mu­ta­tion dans un matéri­au idéologique de ce Dieu détru­it, suivi de sa mise à la charge d’un pou­voir tem­porel — ce que nous avons aujour­d’hui, et qui promeut à coup sûr l’ex­tinc­tion de toute noblesse, de toute tenue des créa­tures, désor­mais rompues à un sim­ple con­flit de puis­sance matérielle.