Réfugiés suisses

Des enfants de Vil­leneuve et Mon­treux, quelques uns de dix-sept, d’autres de vingt-cinq et trente ans, gag­nèrent clan­des­tine­ment le Maghreb. Débar­qués à Tanger, ils errèrent dans le port puis s’in­stal­lèrent dans des bleds reculés où les retrou­vèrent d’autres Suiss­es des can­tons de Vaud et Neuchâ­tel. Repérés par les autorités, ils furent hébergés dans des riads d’E­tat, nour­ris, munis d’ar­gent et pourvus de par­rains de bonne volon­té. Par désoeu­vre­ment et bêtise, ils s’adon­nèrent au vol à la tire et à la con­som­ma­tion de drogue, puis con­statant que la police lais­sait faire et que les par­rains de l’opéra­tion “un toit pour les immi­grés suiss­es” les jus­ti­fi­aient, passèrent au viol et au pil­lage. Quand les par­ents de la jeune Leila, bru­tal­isée et vio­lée, firent le siège du riad où les enfants suiss­es étaient réfugiés, les politi­ciens, assistés de nom­breux fonc­tion­naires, d’in­tel­lectuels et de l’i­mam, men­acèrent les autochtones d’emprisonnement, eux qui, par leurs protes­ta­tions, man­i­fes­taient un racisme indigne du Maghreb.