Vélos

Ressor­ti mon vélo “tour du monde”. Un engin épais, au cadre d’aci­er, porte-sacoches et gross­es roues. Le guidon per­met dix posi­tions de mains. Pour l’eau de réserve, j’ai qua­tre sup­ports. Une mécanique suisse, conçues dans les années où notre pays croy­ait dans on armée et livrait des out­ils fait pour con­quérir l’é­ter­nité. Avec ça, il n’y à pas à crain­dre d’a­vancer droit devant soi, par les pier­ri­ers, la boue, les rigoles, les sen­tiers de forêts ou les aplats de neige. J’ai roulé trois heures dans la val­lée de l’Es­per­run et à chaque tour de roue, je me ras­sur­ais. S’il fal­lait voy­ager, je ne voudrais pas d’un autre vélo. Bien sûr, on a un peu le sen­ti­ment de chevauch­er un tank. Il faut du mol­let. Rien à voir avec la vitesse et cette sen­sa­tion aéri­enne que don­nent les nou­veaux vélos de course (la semaine prochaine je tra­verse l’Es­pagne avec un mod­èle à moins de 7 kilos), mais avec des appareils aus­si affinés on se sent un peu nu.